VEF Blog

Titre du blog : Ecrire par-dessus tout
Auteur : Girard_Girard
Date de création : 08-09-2015
 
posté le 23-09-2015 à 23:29:26

Lettre à Mon Tempo (6)




Lettre à Mon Tempo (6)


Bonsoir, Mon Tempo !








Je suis allé dans le sous-bois, le soleil éclairait ta tombe car je suis incapable de te réchauffer. Au travers des branches d'arbres , depuis ce soleil couchant, j'ai déposé sur Toi quelques feuilles vertes que la nature laisse encore pousser ; quelques feuilles vertes comme des reines marguerites, comme toutes les fleurs de la vie pour te couvrir de douceur !
La rivière n'a pas cessé son chant et – comme je te le disais – les canards pataugent allègrement ! Tu aurais été là, nous aurions ri ! Mais j'ai peine à vivre, Mon Tempo, depuis qu'il ne me reste de Toi que ce coin de terre dont j'ai gravé dans ma mémoire ta dépouille enrobée des tissus dont j'avais couvert ton tapis !
Lorsque ton si beau regard s'éteignit dans le vide de tous les temps, je t'ai enveloppé de ces tissus sur lesquels tu aimais te coucher. Ils étaient tous couverts de fleurs. Ils étaient tous bien doux et Toi, Mon Tempo, tu sais comme je les lavais régulièrement à fin que ta couche soit propre et que tu te plus à y dormir.
Je sais, au fond de moi, que tu es enrobé de fleurs, que chacune d'elle te caresse ! Je sais que, sur Toi, j'ai posé ce beau tissus fleuri que Lyne t'avait envoyé par la poste. Ce beau tissus, jamais tu ne le déchiras, je t'en ai recouvert , puis j'ai repris la pelle qui avait creusé le trou où tu dors et, doucement, lentement, je t'ai recouvert de cette belle terre noire du sous-bois où nous allions tous les deux... Je pleurais, je versais la terre sur Toi... Le soleil s'était éteint. Le vent se tut. J'étais épuisé. Je remontais dans notre logis et comme tu n'étais pas là, je me demandais pourquoi ?
Je me suis assis ! J'ignorai tout du jour et de la nuit et je regardais, béatement , le coin de la cuisine où tu te couchais chaque soir ! Tu n'étais pas là... Je ne réalisais pas ce qui venait de se passer. Je restais, immergé dans la douleur et l'incompréhension ! J'étais, Mon Tempo, fatigué de toute cette vie qui nous met à mort ; cette vie épuisante et qui t'a emmené – injustement – vers l'au-delà.
Lorsque nous serons ensemble le soleil sera brûlant, le vent chantera et nous laisserons les canards patauger allègrement.
Mon Tempo, tu es partout dans moi 


Le 23 09 2015

Copyright. Tous Droits Réservés.

Alain Girard

 

Commentaires

fanfan76 le 24-09-2015 à 21:07:41
fanfan de nouveau, cela me rend infiniment triste, quand vous dites que vous n’existez plus...


J'ai été chercher les cendres de notre cher Zizou cette après-midi, nous allons les répandre dans notre jardin.

Amitiés, Alain, fanfan
Alain Girard le 24-09-2015 à 00:58:52
Alain de nouveau, de mon côté j'ai installé mon lit de telle sorte que je voyais Mon Tempo se lever. Cela fera sûrement l'objet de ma prochaine lettre à Mon Tempo. Prochaine lettre qui évoque déjà, dans mon esprit, votre Zizou dont vous me parlez ! Pour moi, chaque matin comme chaque soir mes yeux se tournent vers la couche de Mon Tempo ! Et chaque fois je le vois et l'entend, Lui qui m'attendait, Lui qui savait tout de moi autant que j'ai - toujours – voulu ouvrir les yeux pour Lui...

A présent, dans ce logis qu'Il partagea avec moi le silence est tel que – n'existant déjà plus -

je n'existe plus...


Alain Girard

fanfan76 le 23-09-2015 à 23:47:46
fanfan de nouveau, et je regardais, béatement, le coin de la cuisine où tu te couchais chaque soir ! Dans vos mots, pour votre cher Tempo, j'ai le même regard que vous, pour cet endroit où nous avions installé, notre cher Zizou dans la salle à manger, près de la porte fenêtre, il m'arrive fréquemment, , au cours de la journée et quand je quitte cette pièce de tourner mon regard à cet endroit...

Amitiés, fanfan